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Guide pour un enfant citoyen afin de débattre en classe

Vivre ensemble les différences

lundi 19 août 2013, par philzard

Guide pour un enfant citoyen, ci-dessous trouvez quelques extraits du guide "vivre ensemble les différences", de Laura Jaffé et Laure saint-Marc, paru chez Bayard Editions, 1999 ; en vente en librairie. voir aussi "le petit livre pour dire non à l’intolérance et au racisme" de Florence Dutheil et Henri Fellner, Bayard Poche/Astrapi, 1998, 2 euros Ce sont des ouvrages pour amorcer des dialogues didactiques en classe relatifs aux questions de citoyenneté. Il suffit d’une remarque à faire lire, d’une phrase à dessiner, d’une question à rapporter à la cantonade. Chacun pourra débattre, et si besoin avec des planches visuelles. Il restera de savoir réguler le débat, maintenir l’attention et surtout apporter des réponses pertinentes.

- Sommes-nous vraiment si différents ?

- Quand Juliette se promène, on la regarde avec un drôle d’air, à cause de son handicap. Pourtant, Juliette est comme toutes les petites filles, elle adore rire et jouer. Alors...

- Chacun naît avec ses différences. Il y a des petits et des grands, des qui sont plutôt gros, des qui sont plutôt maigres, des avec la peau noire, d’autres avec la peau blanche...

Toutes ces différences sont bien visibles. Mais n’avons-nous pas aussi beaucoup de ressemblances auxquelles nous ne pensons pas ?

- On est aussi différents que l’on est semblables

- Il y a donc toutes sortes d’humains, très différents. Certaines différences sont bien visibles, on les remarque tout de suite. Et puis, il y a des différences invisibles auxquelles on ne pense pas. Par exemple, on a tous le sang rouge, et pourtant chez les hommes il y a quatre groupes sanguins différents.

- Caroline ressemble beaucoup à Charlotte, sa mère, et pourtant elles n’ont pas le même groupe sanguin. Alors que Kioko, leur amie japonaise, a le même groupe sanguin que Charlotte.

- Mais surtout il y a beaucoup de ressemblances auxquelles on ne pense jamais. Par exemple, on a tous un cœur qui bat et un cerveau qui pense. On est tous capables de rire et de pleurer, de trembler et de rougir.

- Pourquoi attacher tant d’importance aux différences ?

- Et les races humaines n’existent pas !

- Chez certaines espèces animales, comme les chiens, les chats, les chevaux, etc., les races existent. Mais c’est parce que les hommes les ont fabriquées en faisant se reproduire entre eux des animaux ayant les mêmes caractères.

- Chez les humains, il n’y a pas de races, mais une seule espèce qui s’est formée naturellement depuis des millions d’années.

- Pourtant, un homme, un jour, a voulu sélectionner des humains pour faire une race supérieure. C’était Hitler. A cause de son idée raciste, 6 millions de Juifs ont été exterminés.

- Aucun humain n’est supérieur à un autre

- Lorsqu’un enfant naît, il porte en lui des caractères physiques. Certains de ces caractères, déjà présents chez ses parents ou ses grands-parents, sont des caractères héréditaires. Chacun de nous peut aussi avoir des parties du corps plus ou moins complètes ou qui fonctionnent plus ou moins bien.

- Martine est myope comme sa mère. Ophélie a eu la polio à deux ans. Marc est né avec un seul bras.

- Selon l’importance de nos dysfonctionnements, on dit que nous sommes plus ou moins handicapés.

- Et puis chaque enfant porte aussi les caractères de son sexe. La petite fille a des ovaires. Le petit garçon a des testicules.

-  Personne ne peut être considéré comme inférieur aux autres à cause de son physique.

- Car chaque être est unique

- Aujourd’hui, on peut reproduire plusieurs fois un objet : une photocopie, une bouteille de plastique, etc. Depuis quelques temps, on peut reproduire un animal physiquement identique à un autre. C’est le clonage.

- Les jumeaux Jules et Jim. La brebis anglaise et son clone Dolly.

- Les jumeaux, les vrais, ceux qui se ressemblent beaucoup, qui sont issus du même œuf, sont apparemment identiques comme des clones. Pourtant, il n’existe pas deux personnes ni deux clones totalement identiques. Chacun a son fonctionnement, sa vie.

- Au monde, il n’existe pas une empreinte digitale identique à une autre.

- Pourquoi a-t-on peur des différences ?

- Sentha a des amis qui viennent de tous les pays. Chacun est fier de ses origines. Très souvent, dans un pays, il y a des gens venus d’ailleurs, des gens différents.

- Quand on rencontre quelqu’un pour la première fois, on ne sait pas qui il est, on ne le connaît pas, ni son histoire depuis sa naissance, ni ses habitudes. Cet inconnu, c’est pour nous un étranger. Un étranger, c’est aussi celui qui arrive dans un pays où il n’est pas né. Son arrivée provoque parfois chez les gens du pays la xénophobie.

- Qui sont les étrangers ?

- Aujourd’hui, un homme sur cent (1%) vit dans un autre pays que son pays de naissance. La plupart quittent leur pays parce qu’ils espèrent vivre mieux ailleurs, dans un pays plus riche. Ce sont des immigrés. D’autres sont obligés de partir de chez eux parce qu’ils n’y sont plus en sécurité, à cause de la guerre par exemple. Ce sont des réfugiés. Pour s’installer dans un autre pays que le sien, il faut remplir certaines conditions et accepter la loi du pays d’accueil. Pour vivre en France, il faut avoir une autorisation ou acquérir La nationalité.

- Un Français sur cinq a des grands-parents venus d’ailleurs.

- Pourquoi a-t-on peur des gens différents ?

- Quand on rencontre quelqu’un qui est différent par son physique ou par ses manières, souvent, on est gêné ou on a peur. Et, parfois, l’autre en face ressent la même chose. C’est un peu comme dans le noir, quand on ne sait pas vers quoi on s’avance. On a peur parce qu’on est ignorant.

- On peut avoir peur d’un handicapé.
- On peut avoir peur d’un clochard.
- Parfois, aussi, on a peur des autres parce qu’on croit savoir d’avance qui ils sont et comment ils vivent.

- Par exemple, on dit : les Arabes sont comme ci, les Noirs sont comme ça. Ces idées toutes faites sur les autres sont des préjugés. Les préjugés sont des idées fausses, qui parlent des gens en général.

-  Chaque être est unique. Chaque situation est différente. Il n’existe pas de gens qui agissent « en général ».

- Chacun peut vivre à sa façon

- En France, comme dans les autres pays, il n’y a pas une seule façon de vivre, la française.
- Chaque famille a ses habitudes.
- Chaque famille a ses traditions.
- Chaque famille a ses croyances.

-  Karine peut regarder la télé quand elle veut. Zina, sa copine, n’a pas le droit. Chez Kim, on mange de la cuisine vietnamienne. La mère d’Abdou s’habille avec un boubou. Béatrice va au catéchisme. Mohcine va à la mosquée. Tony a fait sa bar-mitsvah. Martine n’est pas croyante.

- En France, la loi reconnaît que chacun est libre de penser et de croire ce qu’il veut.

- Mais la loi vaut pour tous !

- En France, comme dans d’autres pays (l’Allemagne, les États-Unis, l’Italie...), la république a été proclamée. Cela veut dire que l’intérêt de tous l’emporte sur l’intérêt de chacun. Il n’y a pas de cas particuliers. Tout le monde doit obéir à la loi. En France, par exemple, l’instruction des enfants est obligatoire. Tous les enfants doivent être instruits, même un enfant surdoué et très savant. Le programme scolaire de CM2 est Le même pour La fille d’un Français riche que pour La fille d’un étranger pauvre.

- Même si aujourd’hui, dans la vie, nous ne sommes pas tous aussi libres, pas tous égaux, pas toujours fraternels. La devise de la République française est : Liberté, Égalité, Fraternité.

- C’est quoi, la solidarité ?

- La grand-mère de Nicolas et d’Arthur n’achète pas la même chose à chacun, parce que dans la vie Nicolas et Arthur ne sont pas à égalité.

- Chacun naît avec ses différences. Parfois, ces différences empêchent de vivre comme les autres. Elles sont un handicap. Tout le monde n’est donc pas à égalité. Tout le monde n’a pas les mêmes chances à la naissance. Par exemple, on peut naître dans une famille plus ou moins riche, on peut naître dans une famille où les gens ne s’entendent pas.

- Pour que chacun puisse vivre comme les autres, pour que chacun ait sa place dans la vie, il y a un moyen : c’est l’équité.

- Tout le monde n’est pas gâté par la vie.

- Dans la vie, tout le monde n’a pas les mêmes capacités.

-  Certains ont beaucoup de difficultés à se faire comprendre. Certains ont beaucoup de difficultés pour grimper aux arbres. Certains ont beaucoup de difficultés à s’exprimer devant les autres. Certains ont du mal à comprendre ce que disent les maîtresses.

- Dans la vie, tout le monde n’a pas les mêmes moyens.
- Certains ont assez d’argent pour vivre. Certains n’ont pas assez d’argent pour vivre.

- Traiter mal quelqu’un parce qu’il n’est pas capable ou parce qu’il n’a pas les moyens, c’est de la discrimination. Tous les hommes sont égaux en droit et en dignité.

- Et certaines personnes sont rejetées par le racisme

- Cela commence par la moquerie. On raconte des blagues : « Tu connais l’histoire du Belge qui... ? » En apparence, ce n’est pas méchant.

- Et, pourtant, à force de les écouter, on finit par y croire. Et puis, il y a les injures : « Mongol ! Pétasse ! Pédé ! » Apparemment, ce n’est pas très violent. Et pourtant, c’est déjà rejeter l’autre dans sa différence.

- Et puis, il y a les coups : on fait peur à quelqu’un, on lui donne des coups parce qu’il a « une tête qui ne nous revient pas ». Et tout cela, moqueries, injures, coups, c’est du racisme.

- Regarder, ne rien dire, c’est être complice.

- On a tous le devoir de solidarité

- Tout le monde n’est pas à égalité devant la vie. Pour trouver un équilibre entre ceux qui ont plus et ceux qui ont moins, il existe en France des services publics de solidarité, comme la Sécurité sociale, les caisses de retraite et celles d’allocations de chômage par exemple. Cela fonctionne un peu comme un très gros porte-monnaie.

- Toutes les personnes, françaises ou étrangères, qui vivent et travaillent en France, versent une partie de leur salaire dans le grand porte-monnaie de la solidarité. Ceux qui gagnent plus d’argent mettent plus que ceux qui en gagnent moins, et ceux qui ne gagnent rien n’en mettent pas.

-  Mais il faudrait faire beaucoup plus...

- Pourtant, tout le monde ne bénéficie pas à égalité de cet argent. Il y a des gens qui n’ont pas beaucoup besoin de l’argent du porte-monnaie de la solidarité parce qu’ils ne sont pas souvent malades. Il y a des gens qui ont beaucoup besoin du porte-monnaie de la solidarité parce qu’ils sont souvent malades. Et cela est possible grâce à cette grande entraide nationale. Mais cela ne suffit pas. Il y a des gens qui ne bénéficient pas de l’entraide nationale. Ce sont les personnes sans domicile fixe (SDF) et les personnes sans papiers d’identité. Heureusement, grâce à l’aide des associations bénévoles, ils peuvent être secourus et soignés.

- Lexique :

- Différences : Ce qui fait que deux personnes ou deux choses ne sont pas pareilles.

- Xénophobie : Ce mot vient du grec xenos, qui veut dire « étranger », et du mot phobia, qui veut dire « peur », c’est donc la peur de tout ce qui est étranger.

- République : Forme de gouvernement élu pour un certain temps par le peuple citoyen.

- Équité : C’est une manière d’apprécier la vie, les événements, les comportements, avec un esprit de justice et donner à chacun selon ses besoins.

- Solidarité : C’est une entraide, un soutien et une assistance mutuelles entre des personnes.

P.-S.

Un débat est une discussion ou un ensemble de discussions sur un sujet, précis ou de fond, annoncé à l’avance, à laquelle prennent part des individus ayant des avis, idées, réflexions, opinions divergentes ou non pour le sujet considéré.

Un débat peut s’exprimer sous diverses formes, la plus courante étant la réunion en un même endroit des personnes physiques.

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