Une recherche menée par l’Unicef et dirigée par Eric Debarbieux et Georges Fotinos, évalue à un enfant sur dix le nombre d’élèves subissant un harcèlement répété à l’école.
"Nous disposons d’un solide outil pour rendre visible cette situation, alerter les pouvoirs publics et la communauté éducative. C’est le préalable à l’action que nous appelons de nos voeux". Pour Jacques Hintzy, président de l’Unicef France, le chemin semble tracé : la communauté éducative ne peut plus fermer les yeux.
L’outil est effectivement solide. Grâce à un financement privé, l’enquête a touché 13 326 enfants de CE2, CM1 et CM2, répartis dans 157 écoles de 8 académies. Elle a été dirigée par Eric Debarbieux, et Georges Fotinos, de l’Observatoire international de la violence à l’école, en collaboration avec 7 laboratoires ou instituts de recherche. C’est bien une "enquête scientifique exceptionnelle" dont la méthodologie ne pourra pas être contestée.
"Il reste dans l’école des enfants heureux", tient tout de suis à signaler Eric Debarbieux qui veut rendre hommage aux enseignants. 95% des enfants jugent positifs les enseignements. 89% se sentent bien à l’école et ont de bonnes relations avec leur maître ou leur maîtresse. 72% aiment aller à l’école. Le rapport souligne aussi les progrès dans la baisse de la violence exercée par les adultes à l’école. Cependant il reste encore 5% d’élèves qui déclarent avoir été battu par l’enseignant.
Enfin presque... Mais le rapport égrène aussi des données plus douloureuses. Selon G Fotinos, 42% des élèves n’aiment pas leur cantine et 24% le personnel de cantine. C’est un pourcentage important d’enfants pour qui le temps du repas n’est pas vraiment celui de la relaxation. 28% n’aiment pas aller à l’école. 17% ont de mauvaises relations avec leurs camarades et 8% ont peur à l’école. C’est que 12% des élèves sont victimes de micro violences répétées, c’est à dire de harcèlement. Un enfant sur dix est victime de moqueries. 7% de violences physiques fréquentes. 14% d’agression sexuelle (déshabillage forcé, voyeurisme etc.). En fait l’étude montre que ces violences se répètent sur les mêmes enfants. "Quand un enfant commence à être harcelé", explique E Debarbieux, "toutes les formes de violence lui tombent dessus". Ce harcèlement a des conséquences graves : dépression, suicide, fuite vers la violence, décrochage scolaire. Les agresseurs sont nettement plus souvent des garçons que des filles.
Le rapport de l’Unicef : http://www.unicef.fr/contenu/actual...