EDU RESPECT.fr.ht

Ce qu’il faut faire !

mercredi 21 septembre 2005, par philzard

- Répondre immédiatement à des commentaires et plaisanteries homophobes faites par des étudiants et du personnel, de façon à ce les élèves ou étudiants concernés se sentent protégées ; toutefois il n’est pas nécessaire de connaître les tendances amoureuses de ses élèves pour affirmer que certains propos sont insultants et discriminants et valent ceux de type racistes généralement condamnés. Cela peut se faire dès les classes primaires en interrogeant les élèves s’ils savent ce que veulent réellement signifier ces insultes qui sont bien plus que de simples "gros mots" et en mettant en perspective les termes "pédé", "enculé" avec les autres insultes dont sont victimes les groupes marginalisés : les immigrés, les vieux, et même les jeunes que certains adultes méprisent parce qu’ils trouvent qu’ils ne servent à rien ou que leur culture juvénile est stupide ("en mon temps..."/"les bougnoules".../....)

- Employer un langage non sexiste, neutre à propos du genre, avec tous les étudiants, quand il est question de relations, de questions sexuelles, etc. Par exemple, utiliser le mot "partenaire" au lieu de petit(e) ami(e), demander si un étudiant sort avec, fréquente quelqu’un plutôt que de dire :"as-tu une petite ami(e) ?" Nous autres français sommes moins sensibles aux mots, à une police du genre "politiquement correct" mais il est clair que des efforts pour un langage plus neutre, qui n’implique pas d’emblée des situations, qui pré-supposent, qui préjugent une réalité "commune"-peuvent favoriser moins d’hétérosexisme peut favoriser moins d’hétérosexisme et davantage d’acceptation d’une orientation amoureuse autre... pour finalement banaliser la différence de sexualité. L’usage de certains mots maintient les stéréotypes. Ne pas y prêter attention renforce la ténacité des clichés, et ne permet point de les ébranler... Être attentif à son vocabulaire est aussi une façon de faire évoluer implicitement les mentalités. la grammaire française ne reconnaît pas le genre "neutre", le masculin l’emporte grammaticalement sur le féminin. La domination d’un sexe par l’autre commence aussi par les pratiques langagières qui véhiculent normes et comportements dès la petite enfance et fondent inconsciemment le sexisme. Celui-ci s’exprime avant tout par l’emploi de termes discriminants...

- Pensez qu’un jeune garçon sexiste aujourd’hui sera certainement demain homophobe...

- Essayer de soutenir un étudiant qui peut se sentir stressé, chercher à comprendre son stress qui peut provoquer de l’échec scolaire, lui témoigner reconnais-sance et respect. Découvrir que l’on est gay entraîne souvent un sentiment de perte et d’isolement chez le lycéen, l’étudiant... Il peut aussi s’autodéprécier...

- Prendre en considération l’homosexualité des auteurs, poètes, artistes et personnages publics que vous étudiez en classe, et aborder les façons dont elle peut avoir affecté ou influencé leur oeuvre. Dire l’homosexualité d’un auteur ne saurait être seulement anecdotique. Elle doit impliquer une meilleure compréhension de l’oeuvre...

- Aider les étudiants homosexuels à prendre des décisions concernant leur homosexualité comme vous le feriez avec des étudiants hétéros. Par exemple : au sujet d’un flirt entre personne du même sexe..

- Ne pas jouer un rôle de confident qui n’est pas celui d’un enseignant ; les confidences trop intimes pouvant parfois influer la vision de l’élève au niveau de ses résultats scolaires ; on ne peut pas tout entendre, il faut savoir diriger le jeune vers des personnes ou lieux relais (assistantes sociales, psy ou médecin scolaire, animateur, CPE, éducateur,...) Ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas prendre la mesure des difficultés d’un élève en situation d’échec scolaire ou de détresse.

- Respecter la confidentialité et demander aux élèves la permission de partager leur information avec un conseiller si vous vous sentez mal à l’aise pour traiter tout seul la question.

- Explorer et discuter les risques du "coming out". Soyez réaliste, dans certaines situations, il n’est pas sécurisant d’être "soi-même" ou à se montrer tel qu’on est.

- Si vous abordez l’homosexualité au détour de l’étude d’un texte littéraire, d’un cours d’éducation civique ou d’éducation sexuelle : n’oubliez pas d’afficher une liste de lieux et numéros de téléphone ressources pour vos étudiants concernés qui pourront discrètement recopier les coordonnées (Ligne Azur, Centre gai et lesbien régional, SOS Homophobie, SOS Sexisme, Sida Info Service...)

- Vérifier régulièrement les coordonnées que vous affichez. Si possible, allez vous renseigner pour connaître les lieux ressources auxquels vous renvoyer vos élèves et répondre à leurs questions éventuelles...

- Penser à lier les problématiques entre elles : racisme, sexisme, homophobie, xénophobie... le rejet de ce qui est "étranger" ou "étrange à soi" est universel. Le traiter dans diverses perspectives... afin d’éviter que votre démarche pédagogique soit éventuellement accusée de prosélytisme...

- Fournir l’historique de l’oppression (comme le Triangle Rose, l’origine du mot "faggot", les événements de Stonewall, les violences faites aux homosexuels dans les régimes politiques "forts"...), un style d’oppression commune à toutes les minorités...

- Discuter avec les étudiants de leurs craintes pour eux-mêmes et de leurs espoirs pour l’avenir. Savoir parler de la situation sociale des homosexuel(le)s, et de leurs problèmes, s’informer régulièrement auprès des organismes ressources.

P.-S.

Tous droits réservés à HomoEdu, 2000 (atelier pédagogique d’aglaé)

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0