PSEUDO MIXITE
Nicole Mosconi, chercheuse en Sciences de l’éducation à Paris-X-Nanterre, a permis d’éclairer et d’approfondir la réflexion : d’après ses travaux, aujourd’hui, la mixité scolaire paraît naturelle. Elle est le symbole d’une société démocratique qui permet aux hommes et aux femmes de coexister dans l’espace social, à égalité. Mais elle n’a pas été pensée. Conséquence, l’École reproduit les rapports sociaux de sexe inégalitaires en usage dans le reste de la société.
DIVISION SOCIO-SEXUÉE
Ainsi, les enseignants ont plus de relations avec les garçons qu’avec les filles et ont des attentes différentes sur la discipline ou sur les performances scolaires.
Par ailleurs, le système scolaire opère une division socio-sexuée des savoirs (bi-caté-gorisation sexuée des disciplines, cursus et filières différents selon les groupes), des contenus, des programmes qui ne valorisent pas les femmes. Dans la société actuelle, il existe une lutte en ce qui concerne les positions dans l’espace social. Les filles essaient de gagner des territoires masculins.
Au contraire, les garçons ne voient aucun avantage à s’intéresser au territoire des filles. C’est ainsi que la mixité a produit dans l’École un curriculum caché : les filles comme les garçons apprennent leurs inégalités de position respective dans l’espace scolaire, professionnel et social.
Les filles, en dépit de leur réussite scolaire, continuent à se concentrer sur 6 des 35 groupes de métier recensés ; elles représentent 55% des demandeurs d’emploi en grande difficulté, 80% des temps partiels et 80 % des postes d’employés ou d’ouvriers.
Deux livres de Nicole Mosconi : Égalité des sexes en éducation et formation, Put, 1998. Femmes en savoir -La société, l’école et la division sexuelle des savoirs, L’Harmattan, 1994.
Films en anglais sur la pseudo-mixité égalitaire