Le sexisme ordinaire,
ce sont des stéréotypes et des représentations collectives qui se traduisent par des mots, des gestes, des comportements ou des actes qui excluent, marginalisent ou infériorisent les femmes. Le sexisme ordinaire s’accroche indubitablement à la notion de genre, en tant qu’élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes et manière de signifier des rapports de pouvoir1. Il s’explique par le fait que, pour reprendre les mots de Bourdieu, « les femmes ont en commun d’être séparées des hommes par un coefficient symbolique négatif ».
Le sexisme ordinaire nous fait entrer dans un univers singulier : on est dans le signe qui rejette, la parole qui exclut, le sourire qui infantilise, le dos qui se tourne, le cercle qui ne s’ouvre pas, la couleur grise qui refuse le rose.
1 Pierre Bourdieu, La Domination masculine, Paris, Seuil, 1998
Table des matières du livre et extraits
Préface
Introduction
PREMIERE PARTIE : COMMENT LE DEBUSQUER ?
I. Le sexisme ordinaire : une arme contre autrui
Toujours border line Dinde ou dindon, il faut choisir Un gisement inépuisable
Toujours plus bas : condescendance et paternalisme La condescendance Le dénigrement L’obstruction
Difficilement plus haut : exclusion et insubordination La chasse à l’intruse La délégitimation subtile L’insubordination larvée La fausse courtoisie
Pour tout le monde : sexe et séduction Les blagues et allusions lourdes ou graveleuses La séduction détournée La médisance ou l’accusation mensongère de turpitude
Un peu de douceur dans un monde de brutes
II. La face cachée du sexisme ordinaire : une arme retournée contre soi
Tchip tchip aussi du côté des femmes Les trois disgrâces
Le manque de confiance en soi Le surinvestissement La dévalorisation
DEUXIEME PARTIE : COMMENT LE COMPRENDRE ?
I. Le piège des représentations
Des sédiments déposés à l’ère inimaginaire
Déglaçons les filles Dites-le avec des femmes
Le nouveau paradoxe de la comédienne
Plus homme que moi tu meurs Plus femme que moi, y a pas Les quotas invisibles des hommes
Le neutre est masculin
La séduction à double tranchant
C’est pas la faute à Marivaux La coquetterie des femmes Du canapé au divan
Diviser pour ne pas régner
De vaines querelles Être féministe, c’est sexy !
II. Le piège du temps
Un bombardement maximum
Les femmes providence : femmes sabliers et femmes sandwiches La duperie des trois non
Trois petits tours et puis reviennent
Le délit de maternité Il est cinq heures (du soir), les enfants s’éveillent Temps partiel, temps partial
Haro sur les usages sexistes du temps
Le temps est injuste Le temps est menteur Un double drame Scorpions, ascendant scorpion La prison des genres
TROISIEME PARTIE : COMMENT LE COMBATTRE ?
I. La phase de préparation : la boîte à outils
Une invitation au voyage
Le jeu du corps : ne pas se laisser chosifier
On peut mettre des talons et avoir du talent Sourire un peu, jamais passionnément Vouloir se faire voir Savoir se faire entendre
Le jeu de l’esprit : muscler le mental
Ne jamais sortir toute nue Protéger ses plates-bandes Monter au balcon Se blinder Sortir des sentiers battus Réseauter sans modération
II. La phase de combat : les techniques de résistance
Comment passer de l’affrontement à la confrontation
Les techniques d’affrontement
Le lâcher prise L’épinglage La riposte La rupture Le corps à corps
Les techniques de confrontation
Le recadrage L’humour Les armes d’influence
L’étiquetage Faire passer la pilule Renvoyer l’ascenseur Mettre le doigt dans l’engrenage
Le rapport de force
CONCLUSION
La nécessaire trilogie des armes collectives
Des services aux familles Un temps réinventé Des quotas transitoires pour forcer le passage