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Formation coup de poing

dimanche 18 août 2013, par philzard

- « Jouer » au racisme, avec un jeu de rôles animé par Jane Eliott, est pour nous un modèle de formation exemplaire et réussi.
- Cette enseignante américaine déboule dans tous les col-lèges du pays pour « jouer » au racisme. L’exercice dure une matinée, mais les étudiants qui décident de suivre la session ne l’oublient pas de sitôt.
- Avant d’entrer dans la salle, les « yeux bleus » sont parqués à l’écart et obligés de s’affubler d’un grotesque col bleu. Les autres, les « yeux marron » sont conditionnés par la prof : ils devront se montrer condescendants, voire hostiles envers les « yeux bleus ». Inversion des rôles, les blancs à la place des noirs : la ficelle est épaisse comme une corde de marine ! Mais tout y passe, brimades, humiliations, mauvaise foi. Et ça marche. Les « yeux bleus » encaissent, puis après une heure ou deux, unissent par se rebeller. La colère grandit, le ton monte. Tout cela deviendra du pain béni pour les démonstrations à venir lors du débriefing.

- C’est un jeu de rôles pas comme les autres. Il est fait pour bousculer les représentations et préjugés des adultes ou des préadultes. Il remet en question les discriminations en les faisant vivre, subir et analyser in fine.
- Cette enseignante américaine déboule dans tous les collèges du pays pour "jouer" au racisme. L’exercice dure une matinée, mais les étudiants qui décident de suivre la session ne l’oublient pas de sitôt.
- Avant d’entrer dans la salle, les « yeux bleus » sont parqués à l’écart et obligés de s’affubler d’un grotesque col bleu. Les autres, les « yeux marron » sont conditionnés par la prof : ils devront se montrer condescendants, voire hostiles envers les « yeux bleus ».
- Inversion des rôles, les blancs à la place des noirs : la ficelle est épaisse comme une corde de marine et personne ne parait convaincu de l’efficacité de la démonstration dans l’assistance, en particulier les jeunes noirs.
- Sauf que Jane est une bête de scène. Petite, le regard perçant, méchante comme une teigne, elle joue la sadique avec de troublants accents de sincérité. Cruellement, bêtement, sans relâche, Jane se moque des « yeux bleus ». Tout y passe, brimades, humiliations, mauvaise foi. Et ça marche.
- Les « yeux bleus » encaissent, puis après une heure ou deux, finissent par se rebeller. La colère grandit, le ton monte. Jane s’en prend alors à une des filles, la plus fragile évidemment, jusqu’à œ qu’elle pleure. La tension monte encore. Une autre « yeux bleus » vole au secours de sa copine puis quitte la salle en pleurs. Un instant après, elle tente de revenir, mais elle est virée par Jane. « Tu as quitté cette salle parce que tu es blanche et que tu savais que cet exercice s’arrêterait à 1’extérieur. Si tu veux revenir, tu dois présenter tes excuses à tous les Noirs dans cette salle. Excuse-toi ! » Les « Yeux bleus » ne voudront pas s’excuser. ( BRUNO ICHER Extrait de Libération du mardi 18 mars 2003)

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