"Il était une fois une cité où plusieurs couples princiers se disputaient le pouvoir. Celui de donner au peuple la meilleure image d’eux-même. Chaque couple voulait briller, afin d’étonner les villageois et d’obtenir admiration et faveurs des paysans : les meilleurs fruits et légumes du royaume.La lutte était serrée et chaque couple s’ingéniait à devancer l’autre de mille et une façons. Le couple Hans et Christian rivalisait en fêtes et parades avec le couple Stella et Sarah, et le couple Virginia et Ralph. Feux d’artifices gigantesques, pluies de pétales de roses éléphantesques, personnages de comédie fantasques. Mais aussi des rivières de champagne exceptionnelles, des buffets délicieusement fins, des ballets incroyablement exotiques, des orchestres savamment musiciens, des spectacles d’ours polaires fantastiques... Ralph et Virginia achetèrent une villa plus grande que celle de Stella et Sarah. Hans et Christian s’allièrent alors aux deux femmes pour organiser sur le lac une parade nautique et des feux d’artifice hors du commun. La population ovationna tout ce spectacle ingénieux que les deux couples avaient longuement imaginé ; tant et si bien que le couple straight dut en rabattre, réduire ses folles ambitions et prétentions. Ralph eT Virginia allèrent alors prendre conseil auprès de la fée des paillettes qui leur conseilla d’empoisonner les festivités de leurs concurrents gays avec l’aide du vieux géant des montagnes. Quelle ne fut leur surprise lorsque l’ogre se déclara trop dégoûté de leur projet, et il promit un séisme avec pas bien sentis à l’endroit de leurs prochaines fêtes s’ils maintenaient leurs intentions ! Son neveu par adoption, le Bel Adonis, aimait beaucoup ces deux garçons et deux filles et lui, le géant, ne pouvait se résoudre à blesser son neveu et perdre ainsi une si plaisante compagnie. Le vilain ogre ne voulut pas plus goûter à cette chair qu’il trouvait diabolique et pas assez goûteuse pour ses papilles gustatives. Leurs styles de vie et caresses me passent toutes envies. Je ne peux manger des êtres qui partagent des plaisirs si peu communs » clamait-il. Le couple straight dut se résoudre à rendre visite au Diable en personne ( ou plutôt en squelette) qui entraînait ce jour-là son écurie de Diablotin. Il trouve Ralph joliment bien Bâti et proposa de l’engager dans son écurie au prix de mille cajoleries. Ralph faillit être séduit par tant de douceurs, tant de prévenance, tant de générosité. Sur le point de suivre le Diable dans son alcôve, ce fut Virginia qui le retint sur le seuil des affaires défendues. Ralph fut tout abasourdi de cette aventure ( ou mésaventure selon le point de vue d’une Virginia furieuse). Il expliqua à sa compagne ses sentiments et lui prouva qu’elle aussi aurait pu une Diablesse aux bas roses sur les chemins de la luxure. Il avait saisi que toutes les séductions sont dans la nature. Virginia, d’abord, hésitante, se rangea à l’avis de son beau mari. Ralph et Virginia comprirent qu’ils n’avaient plus à envier Stella et Sarah, ni Hans et Christian : chaque couple était différent, chacun avec sa richesse particulière, et qu’ils pouvaient se compléter comme les harmonies variées de leur pianiste favori »
(Conte inédit pour stimuler toutes tentatives de création de contes favorables aux situations et réalités homosexuels, et aux personnes homosexuelles...)